Lecture dans Philippiens 2.5-11

Une façon courante de comprendre le magnifique hymne à la louange de Jésus-Christ en Philippiens 2.5-11 est de considérer qu’il nous dévoile un paradoxe tout à fait incompréhensible : le tout puissant Fils de Dieu qui, avec son Père, a donné naissance à toute la création, a ensuite daigné devenir un humble être humain — l’équivalent d’un puissant monarque réduit à un scarabée.

Cette façon de lire Philippiens 2 souligne le décalage entre la gloire du Fils avant son incarnation et l’humiliation qu’il a subie pendant sa vie terrestre. Certaines traductions ont appuyé cette interprétation par l’ajout de l’expression « bien que » (ou « though » en anglais) : « bien qu’il fût dans la condition de Dieu, il n’a pas retenu avidement son égalité avec Dieu » (Bible Crampon de 1923). Bien que partageant l’égalité avec Dieu le Père, Jésus le Fils a néanmoins choisi de renoncer à ce statut pour nous.

C’est une interprétation plausible des propos de Paul, certainement. Mais le texte original est ambigu, et il est possible de le traduire différemment, en laissant de côté ce marqueur de contraste. Paul pourrait tout à fait avoir voulu dire quelque chose de subtilement différent : parce qu’il était de condition divine, Jésus s’est dépouillé de lui-même.

La première façon de comprendre ce passage exprime qu’il y a quelque chose de fondamentalement incommensurable entre la gloire du Fils de Dieu et son dépouillement. La première est comprise en dépit de la seconde. Et il y a évidemment beaucoup de vérité dans cette manière d’interpréter les paroles de Paul, qui souligne le prix que Dieu a accepté de payer pour s’approcher de nous.

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Mais la seconde interprétation de l’hymne de Paul exprime qu’il y a une mystérieuse cohérence entre la splendeur éternelle du Fils de Dieu et son abnégation volontaire dans l’Incarnation. Cette dernière révèle ou explicite ce qu’est vraiment la première, et fait apparaître que le caractère de Dieu est celui d’un amour qui se donne tout entier, pour ainsi dire.

En d’autres termes, si nous voulons comprendre ce que signifie réellement l’égalité de Jésus le Fils avec Dieu le Père — ce à quoi elle ressemble lorsqu’elle se traduit dans la réalité d’une vie humaine — nous devons regarder ce petit bébé sur le sein de Marie, cette figure délaissée sur la croix du Calvaire, et ce « jardinier » au cœur tendre qui parle de paix à ses amis le premier matin de Pâques. En vivant pour nous, en mourant pour nous et en ressuscitant pour nous, Jésus ne nous révèle pas seulement la véritable humanité, il nous montre ce qu’est fondamentalement la divinité de Dieu.

Quelques suggestions pour méditer en famille durant cette semaine

Essayez de relever ce défi : un dîner en famille sans aucune discussion. Communiquez uniquement par des signes de la main, des expressions faciales ou par écrit. Discutez ensuite de cette expérience, en imaginant ce que Zacharie a pensé ou ressenti pendant ces nombreux mois d’attente silencieuse.

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Réfléchissez à la réaction immédiate des bergers à la vue de l’enfant Jésus : parler de lui aux autres personnes ! En famille, créez une carte de Noël qui parle de Jésus, puis envoyez-la à quelqu’un pour partager la Bonne Nouvelle.

Quelques suggestions pour un groupe de partage ou d’étude biblique

Discutez des paroles d’un chant de Noël tel que « Écoutez le chant des anges », « Écoutez un saint cantique » ou encore « Ô peuple fidèle ». Dégagez les phrases et les idées clés qui résonnent avec les idées centrales dont vous avez discuté pendant l’Avent. Chantez le chant ensemble en signe d’adoration.

Préparez en groupe des paquets de biscuits ou de friandises de Noël, chaque personne désignant un ami ou un voisin à qui il ou elle donnera un paquet de biscuits. Concentrez-vous en particulier sur ceux qui ne connaissent peut-être pas Jésus, et passez du temps en prière pour ces personnes. Priez pour les occasions futures de partager la Bonne Nouvelle avec eux.

WESLEY HILL est prêtre à la Trinity Episcopal Catherdral à Pittsburgh, en Pennsylvanie, et professeur agrégé de Nouveau Testament au Western Theological Seminary à Holland, dans le Michigan.

Traduit par Léo Lehmann et Valérie Dörrzapf

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