Durant l'été, des Églises du monde entier évaluent quels programmes d'étude biblique proposer à l'automne. Dans la frénésie qui caractérise nos modes de vies, les Églises sont confrontées à cette question : qu’est-ce qui incite les gens à s’engager fidèlement à participer à une étude biblique une fois par semaine ? Alors que beaucoup commencent, peu persévèrent jusqu'au bout.

La première fois qu’un éditeur s’est intéressé aux études bibliques que je prépare, il m’a dit qu'il faudrait que je les raccourcisse pour passer d'un programme de 11 semaines à 6 semaines. Les femmes ne seraient pas prêtes à s’engager aussi longtemps, m’avait-on dit. Et elles ne feraient pas non plus les exercices proposés à moins que ceux-ci ne soient simplifiés.

Je savais que ce n’était pas le cas. Chaque semaine, je voyais les femmes participer en grand nombre aux cours que je dirigeais. Je n’étais pas un célèbre conducteur d'étude biblique. Mon approche n’avait rien de particulièrement sophistiqué ou raffiné : nous faisions simplement une étude du texte ligne par ligne.

Certaines semaines où la qualité de mon enseignement me semblait inférieure à la moyenne, je me suis demandé pourquoi les femmes continuaient de venir. Mais après avoir dirigé des études bibliques pendant près de 20 ans, j’ai réalisé qu’il n’était pas nécessaire d'abaisser la barre pour attirer les participants. En fait, c'est le contraire qui est vrai : les gens s’engagent davantage dans des études qui exigent plus d'eux que le simple fait d’être présent.

Dans un contexte où l'on privilégie souvent les thèmes accrocheurs et les approches culturellement adaptées pour l’enseignement de la Bible, les éléments intemporels qui nourrissent réellement des études bibliques durables semblent si peu créatifs qu’ils sont souvent négligés : la structure, la redevabilité et la constance.

Ces éléments suscitent l’engagement bien plus que les facteurs que nous présumons parfois cruciaux pour réussir : un enseignement exceptionnel et un contenu solide. J’ai vu des groupes se réunir avec constance pendant des années pour discuter d’un contenu moyen voire médiocre, simplement parce que ces trois autres composantes étaient présentes. Mais si l'on a de surcroît un enseignant compétent et un bon contenu, ces éléments créent un cadre dans lequel les gens sont prêts à s’engager et où des disciples accomplis peuvent être formés.

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1. La structure

La formation de disciples est plus efficace quand le responsable établit un objectif clair. Des réunions non structurées risquent de se transformer en un échange sans fin d’opinions ou de demandes de prière, ce qui fait baisser l'assiduité au fur et à mesure que la fatigue de ce « partage » s’installe. Les études bien structurées s'appuient sur un schéma qui délimite les temps d'enseignement, de discussion, de louange et de prière. Elles utilisent un programme qui suit une certaine formule, ce qui permet aux personnes d’intégrer les compétences nécessaires à l'étude. Les participants gagnent ainsi en assurance que leur investissement aura une valeur à long terme.

2. La redevabilité

La formation de disciples est plus efficace quand le participant répond à une attente claire. Lorsque nous plaçons la barre plus haut pour nos étudiants, nous devons aussi mettre en place des mécanismes leur permettant de rendre des comptes pour les aider à atteindre cet objectif plus élevé. Nous ne sommes pas des maîtres d’école qui motivent avec des bonnes notes ou des blâmes. Nous ne vérifions pas les cahiers d'exercices et nous n'interdisons pas la participation si les devoirs ne sont pas faits. Mais nos rencontres et notre enseignement présupposent que nos étudiants viennent préparés. Nous les encourageons à accomplir les devoirs proposés, et nous les contactons s’ils sont absents. La sensation d'anonymat favorise l’apathie. Les participants qui se sentent vus et entendus sont plus susceptibles de faire leurs devoirs et d’être assidus dans leur participation.

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3. La constance

La formation de disciples est plus efficace quand le responsable se conforme à une attente claire. Nous construisons la confiance avec nos étudiants lorsque nous respectons notre part du travail. Le simple fait d'être constant en fixant les mêmes intervalles de dates chaque année, en commençant et en terminant à l’heure chaque semaine, et en s’assurant que le temps est utilisé comme prévu, écarte l’incertitude pour les participants et leur permet de rester engagés. Un enseignement cohérent fondé sur une préparation solide gagne également leur confiance. En faisant ce que nous avions dit que nous ferions, quand et comme nous avions dit que nous le ferions, nous établissons la crédibilité de notre ministère sur le long terme.

Les notions de ministère « organique » ou « de terrain » peuvent sembler attrayantes – et bien fonctionner dans certains contextes de service – mais ces termes génèrent aussi un sentiment d’incertitude qui entrave l’établissement d’environnements d’apprentissage durables. La structure, la redevabilité et la constance permettent d'élever la barre de l’enseignement et d'accroître la participation.

Tous ceux qui parviennent à capter une part de notre temps offrent ces trois facteurs. Le coach particulier, l’entraîneur de sport, l'association des parents d'élèves et même le marché fermier local les utilisent pour obtenir notre adhésion et maintenir notre engagement sur des périodes de temps importantes.

En utilisant fidèlement ces éléments, les Églises communiquent qu'elles aussi honorent le temps que les personnes leur consacrent. Nous posons ainsi les bases d'une culture d’apprentissage en profondeur.

Jen Wilkin est une épouse, une mère et une enseignante de la Bible. Elle est l’auteure de Women of the Word et None Like Him.

Traduit par Valérie Marie-Agnès Dörrzapf

Révisé par Léo Lehmann

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